- Avec Denise Laurens-Berge, Laïque
Méditation du 15e dimanche du temps ordinaire - 14 juillet 2013
Qu’as-tu fait... de ton frère ?
- Comment résonne aujourd’hui cette interrogation de toujours ?
- A la lecture de l’évangile du bon Samaritain, cette question nous arrive dans notre quotidien, tant il est vrai que nous découvrons chaque jour et à travers tous les médias, des hommes et des femmes « dépouillés, roués de coups et laissés pour mort ».
- Préoccupés que nous sommes à « gagner » notre propre Salut, à l’instar du docteur de la Loi, nous mettons souvent Jésus à l’épreuve : « Que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? » Il nous serait confortable et rassurant qu’une scrupuleuse observance des préceptes nous assure de la sainteté ! Disons-le simplement : nous sommes installés dans nos propres critères de vie chrétienne avec le risque de nous détourner de l’esprit de la Loi, en l’occurrence l’amour du prochain, y compris l’adversaire, à l’exemple et à l’imitation du Christ.
« Et qui donc est mon prochain ? »
- Un homme sur la route de Jérusalem à Jéricho tombe sur des bandits qui le dépouillent et le frappent en le laissant pour mort. Un prêtre et un lévite, par hasard, le voient et passent leur chemin : ils étaient soumis aux préceptes de pureté rituelle qui ne les autorisaient pas à s’approcher de ce qu’ils pensaient être un cadavre. Ils sont donc obéissants aux préceptes de la loi et indifférents à l’autre en toute légitimité ! Arrivant de la ville de Samarie, située de l’autre côté de la frontière, « un homme qui était en voyage, arriva près de lui : il le vit et fut saisi de pitié. » Est-ce un hasard si la Samarie est en même temps une ville et une région au centre de la Palestine, entre la Judée et la Galilée, autant dire une région-frontière ?
« ... il le vit et fut saisi de pitié »
- Le Samaritain va, là ou son cœur le conduit, vers celui qui est à terre, qui est blessé, qui est seul et abandonné de tous. Au travers de ce comportement Jésus nous donne à voir qu’Il ne supprime pas la Loi mais déplace les limites de la Loi et nous offre à vivre un nouveau cadre de relation fraternelle. Le témoignage chrétien du Samaritain, au sens le plus radical du terme, ne s’anesthésie pas dans des discours ou des conflits d’école, mais s’exprime par des actes concrets : il le voit, il s’approche, il panse ses plaies, il le charge sur sa propre monture, prends soin de lui et missionne l’aubergiste de lui assurer autant de bonté et de soins !
« Va, et toi aussi, fais de même. » invite Jésus.
- Sommes-nous assez responsables de notre baptême pour répondre personnellement à cette invitation dans toutes les rencontres de notre quotidien ? Sommes-nous assez conscients que l’urgence à aimer son prochain, servir son prochain, n’est pas réservé à certaines associations « spécialisées » mais qu’il est affaire de chacun et de chacune ?
- Denise Laurens-Berge
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10, 25-37
Pour mettre Jésus à l’épreuve, un docteur de la Loi lui posa cette question : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. » Mais lui, voulant montrer qu’il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc est mon prochain ? » Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ’Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’ Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même.
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