Paroisse Saint-Pothin
https://saintpothin.fr/Homelie-du-dimanche-13-octobre
      Homélie du dimanche 13 octobre

Homélie du dimanche 13 octobre

Avec le lépreux samaritain guéri et rendant grâce nous sommes invités à dire "merci", à vivre dans la louange, à faire de nos vies une offrande en action de grâce !


Homélie pour le 28° dimanche du Temps ordinaire

  • Chers frères et sœurs, nous sommes aujourd’hui invités à remercier, à l’action de grâce, à la suite de ce lépreux samaritain qui a été guéri.
  • Je voudrais avec vous distinguer deux étapes, deux niveaux de lecture dans ce récit du lépreux samaritain guéri par Jésus qui vient rendre grâce. Vous verrez que ces deux étapes sont importantes pour aller jusqu’au bout de ce que Dieu veut nous enseigner aujourd’hui.

La première étape est classique :

  • C’est une invitation simple et forte à l’action de grâce.
  • "Et les 9 autres, où sont-ils ?" demande Jésus.
  • Les 9 autres : ils ont obtenu ce qu’ils réclamaient à grands cris ; ils poursuivent leur route, tête baissée sans doute ; nous connaissons bien cette attitude ingrate ; le bonheur n’est plus un don mais un dû ; exister n’est pas une grâce mais un état auquel on s’habitue …
  • Le samaritain lui est revenu sur ses pas : plus littéralement, il se retourne … Cela exige une conversion. Les 9 autres sont comme habitués.

Péguy écrivait : « Du bois mort, c’est du bois habitué ; une âme morte c’est aussi une âme extrêmement habituée … »

  • Le samaritain, lui, revient pour rendre grâce ; en grec, « pour l’eucharistie » …
  • Il revient en glorifiant Dieu à pleine voix et en se jetant aux pieds de Jésus …
  • Ceci nous rappelle l’importance de la louange dans nos vies. La louange nous donne de pouvoir dire « merci » au Seigneur, de pouvoir lui rendre grâce pour tout ce qu’il fait en nos vies ; cela nous donne peu à peu de reconnaître ce qu’il fait en nos vies, de découvrir son salut.
  • La foi n’est pas une connaissance, c’est une reconnaissance …
  • Cette première étape dans la lecture de cet épisode de l’Evangile est évidemment essentielle. -* Mais, et je suis désolé de vous le dire ainsi, si vous en restez là vous n’êtes pas chrétiens …

Passons au 2° niveau de lecture, à la 2° étape :

  • Et pour vous provoquer, je commencerais en vous disant qu’en fait ces 9 lépreux qui ont été guéris ont eu raison de ne pas venir remercier Jésus … Du moins semble-t-il …
  • Reprenons la première lecture : Naaman par un geste d’une touchante simplicité a été guéri de sa lèpre par le seul fait de se plonger avec confiance dans le Jourdain. Il veut alors remercier l’homme de Dieu, Elisée, le prophète, qui lui a demandé de plonger dans le Jourdain.
  • Mais Elisée refuse de manière très ferme. Et il a raison : il n’est pas Dieu. C’est à Dieu que revient la gloire, la louange.
  • L’histoire se poursuit dans ce chapitre 5 du 2° livre des Rois. Naaman étant reparti, avec de très nombreux biens, voici que Gehazi le serviteur d’Elisée se dit que c’est quand même trop dommage de laisser partir un homme si riche, que lui et son maître n’ont pas grand chose pour vivre et qu’au fond ils méritent bien un petit remerciement.
  • Il court alors de sa seule initiative vers Naaman, le rattrape au loin et lui dit : « Mon maître a changé d’avis ; il accepte un présent » ; Naaman s’empressa de lui donner un présent ; Gehazi repartit avec ce présent et en devint sur le champ lépreux …
  • Aussi les 9 lépreux guéris ne ne veulent pas redevenir lépreux. Ils vont voir le prêtre come la loi le demande. Jésus n’a été qu’un passeur …
  • Le samaritain lui va rendre gloire à Dieu et pour cela va se prosterner aux pieds de Jésus …
  • Cela signifie tout simplement qu’il reconnaît que Jésus est Dieu. Le samaritain croit que Dieu est là. Il rend gloire à Dieu en se prosternant aux pieds de Jésus : il confesse sa foi en l’incarnation, en la divinité de Jésus. Et cette confession de foi, comme il y a en a tant d’autres dans l’Evangile suscite toujours l’admiration de Jésus.

Qu’est-ce que cela change pour nous ?

  • Cela dit ce qu’est l’action de grâce, véritablement.
  • L’action de grâce c’est de se rendre tout entier à Dieu par Jésus.
  • Ce n’est pas rendre quelque chose, dire seulement merci pour une grâce reçue. C’est s’offrir tout entier, c’est répondre au don de notre vie en suivant le Christ, c’est se lier à celui qui s’est fait chair.
  • C’est exactement le mouvement de l’Eucharistie où le Christ vient nous rejoindre lui qui s’est fait chair, se lier à nous, pour nous offrir avec lui au Père.
  • Rendre grâce c’est reconnaître que tout est grâce en notre vie et que tout appartient à Dieu ; c’est répondre au don reçu en consacrant notre vie à Celui qui nous aime et se livre pour nous ; c’est livrer jusqu’à notre corps à Celui qui nous donne son corps.

-* C’est croire au mystère de la Providence : c’est à dire croire que tout dans notre vie est rejoint, accompagné par Dieu et que par tout ce qui fait notre vie Dieu nous conduit ; que rien ne lui est étranger. Et donc rendre grâce pour cette Providence.

  • Je vous lis un extrait d’une prière du Bienheureux Frédéric Ozanam pour illustrer cela (Ozanam dont nous fêtons cette année le 2° centenaire de sa naissance, qui a vécu en grande partie à Lyon, fondateur des conférences Saint Vincent de Paul mais aussi très grand intellectuel, époux et père d’une petite fille quand il écrit ce texte ; nous fêterons l’anniversaire de sa naissance en lien avec l’école Saint Pothi-Ozanam le 16 novembre au matin au cours d’une messe présidée par Mgr Patrock Le Gal).
  • Je cite Ozanam ; celui-ci est gravement malade, il sent la mort s’approcher ; i a tout juste 40 ans, après une vie extraordinairement dense et féconde :

« Je viens Seigneur, si vous m’appelez et je n’ai pas le droit de me plaindre. Vous m’avez donné quarante ans de vie. Que les miens ne se scandalisent point, si vous ne voulez pas faire aujourd’hui un miracle pour me guérir ! A l’entrée de ma carrière, quand j’ai été arrêté tout à coup par une maladie de la gorge, ne m’avez-vous pas guéri, ne m’avez-vous pas donné la joie de publier ce que je croyais la vérité ? Enfin, il y a cinq ans, ne m’avez-vous pas ramené de bien loin, et ne m’avez-vous pas accordé ce délai pour faire pénitence de mes péchés et pour devenir meilleur ? Ah ! toutes les prières qu’alors on vous adressa pour moi furent écoutées. Pourquoi celles qu’on vous fait aujourd’hui seraient-elles perdues ? Mais peut-être, Seigneur, vous les exaucerez d’une autre manière. Vous me donnerez le courage, la résignation, la paix de l’âme et ces consolations inexprimables qui accompagnent votre présence réelle. Vous me ferez trouver dans la maladie une source de mérites et de bénédictions, vous les ferez retomber sur ma femme, mon enfant, sur tous les miens, à qui mes travaux auraient peut-être moins servi que mes souffrances. »
Toute sa vie, il n’avait cessé de proclamer sa foi en la divine Providence : « Allons simplement où la miséricordieuse Providence nous conduit, contents de voir la pierre où nous devons poser le pied, sans vouloir découvrir toute la suite et toutes les sinuosités du chemin. »

  • Le Père Descouvemont dans son livre « Peut-on croire à la Providence ? » écrit : « On ne dira jamais assez que l’admirable sérénité que conservent les saints au milieu de leurs épreuves prend sa source dans leur foi inébranlable en la sagesse avec laquelle le Maître du monde dirige toutes choses mais aussi, nous le verrons, dans leur foi au mystère plus merveilleux encore de la valeur rédemptrice de nos croix, lorsque nous les offrons au Père en union avec la passion de son Fils bien-aimé. »
  • Chers frères et sœurs voilà où ce samaritain guéri et venant rendre grâce nous conduit : d’un simple « merci » toujours précieux à une prière de louange qui doit « gagner sa place » en nos vies nous sommes conduits par le Christ à rendre grâce à Dieu pour toute notre vie où s’exerce sa Providence et par là-même à lui offrir toute notre vie.
  • C’est exactement ce que nous chanterons de manière solennelle en ce jour à la fin de la prière eucharistique (prière d’action de grâce) : « Par Lui, avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père tout-puissant dans l’unité du Saint-Esprit tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. » Amen ! Et ainsi nous confesserons notre foi !
  • Amen.

Réagir à cet article

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} et le code HTML . Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Eglise de France

KTO

Diocèse de Lyon

RCF


Homélie du dimanche 31 janvier (4° dimanche de l’année C)

février 2016 :

Rien pour ce mois

janvier 2016 | mars 2016

Bonnenouvelle.fr

Saint(s) du jour

Lectures du jour

Bonnenouvelle.fr