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      2 et 3 février. Un beau texte de Jean-Paul II. Le "trésor" des personnes (...)

2 et 3 février. Un beau texte de Jean-Paul II. Le "trésor" des personnes âgées ...


Lettre du Pape Jean-Paul II aux personnes âgées. 1999. Extraits.

  • 10. Il est urgent de se replacer dans la perspective juste qui consiste à considérer la vie dans son ensemble. Et cette perspective juste, c’est l’éternité, dont la vie, dans chacune de ses étapes, est une préparation significative. Le temps de la vieillesse, lui aussi, a son rôle à jouer dans ce processus de maturation progressive de l’être humain en marche vers l’éternité. De cette maturation, tout le groupe social auquel appartient la personne âgée ne pourra que tirer profit.
  • 13. Quant à la communauté chrétienne, elle peut recevoir beaucoup de la présence sereine de ceux qui sont avancés en âge. Je pense surtout à l’évangélisation : son efficacité ne dépend pas principalement des résultats de l’action. Dans combien de familles, les petits-enfants reçoivent-ils de leurs grands-parents les premiers rudiments de la foi ! Nombreux sont ceux qui trouvent compréhension et réconfort auprès des personnes âgées, seules ou malades, mais capables de redonner courage par un conseil affectueux, par la prière silencieuse, par le témoignage d’une souffrance accueillie dans l’abandon et la patience ! C’est vraiment lorsque diminuent leurs énergies et que se réduisent leurs capacités d’agir que nos frères et sœurs âgés deviennent d’autant plus précieux dans le dessein mystérieux de la Providence.
  • Chères personnes âgées, vous qui vous trouvez dans des conditions précaires, de santé ou autres, je vous suis proche par le cœur. Quand Dieu permet que nous souffrions de maladie, de solitude ou en raison d’autres motifs liés à notre grand âge, il nous donne toujours la grâce et la force de nous unir avec plus d’amour au sacrifice de son Fils et de participer avec plus d’intensité à son projet de salut. Soyons-en persuadés : il est notre Père, un Père riche d’amour et de miséricorde !
  • Je pense de manière spéciale à vous, veufs et veuves, qui êtes restés seuls pour parcourir la dernière étape de votre vie ; à vous, religieux et religieuses âgés, qui, pendant de longues années, avez servi dans la fidélité la cause du Royaume des Cieux ; à vous, chers frères dans le sacerdoce et dans l’épiscopat, qui, atteints par la limite d’âge, avez quitté la responsabilité directe du ministère pastoral. L’Eglise a encore besoin de vous. Elle apprécie les services que vous vous sentez encore en mesure d’accomplir dans de nombreux champs d’apostolat ; elle compte sur votre prière continuelle ; elle est à l’écoute de vos conseils expérimentés et elle s’enrichit du témoignage évangélique que vous donnez jour après jour.
  • 14. Au fil des années, il est naturel de se familiariser avec la pensée du “ déclin ”. Si la vie est un pèlerinage vers la patrie céleste, la vieillesse est la période où il est le plus naturel de regarder le seuil de l’éternité.
  • Et pourtant, nous aussi, les personnes âgées, ce n’est pas sans peine que nous nous résignons à envisager ce passage. En lui en effet, dans la condition humaine marquée par le péché, il y a quelque chose d’obscur qui nécessairement nous attriste et nous fait peur. Comment en serait-il autrement ? L’homme a été fait pour la vie, tandis que la mort — comme nous l’explique la Sainte Ecriture dès ses premières pages (cf. Gn 2-3) — n’était pas prévue dans le projet initial de Dieu, mais elle est survenue à la suite du péché, fruit de “ l’envie du diable ” (Sg 2, 24). On comprend donc pourquoi, devant cette réalité de ténèbres, l’homme réagit et se rebelle. Il est significatif, à ce propos, que Jésus lui-même, “ ayant été éprouvé en toute chose, comme nous, à l’exception du péché ” (He 4, 15), ait connu la peur devant la mort : “ Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ” (Mt 26, 39). Et comment oublier ses larmes sur la tombe de son ami Lazare, alors même qu’il s’apprêtait à le ressusciter (cf. Jn 11, 35) ?
  • Quoique d’un point de vue biologique la mort soit compréhensible par la raison, il n’est pas possible de la vivre de manière “ naturelle ”. Elle est contraire à l’instinct le plus profond de l’homme. Comme le soulignait le Concile, « c’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son point culminant. L’homme n’est pas seulement tourmenté par la douleur et la dissolution progressive de son corps, mais plus encore par la peur d’un anéantissement durable ». Il est certain que la douleur serait inconsolable si la mort était la destruction totale, la fin de tout. C’est pourquoi la mort pousse l’homme à se poser les questions fondamentales sur le sens de la vie : qu’y a-t-il derrière le mur d’ombre de la mort ? Celle-ci constitue-t-elle le terme définitif de la vie ou existe-t-il quelque chose au-delà ?
  • Dans le Christ, cette réalité dramatique et bouleversante qu’est la mort est rachetée et transformée, jusqu’à apparaître comme une “ sœur ” qui nous conduit dans les bras du Père.
  • 16. La foi éclaire le mystère de la mort et elle donne de la sérénité à la vieillesse, qui n’est plus considérée ni vécue comme l’attente passive d’un événement destructeur, mais comme la promesse de parvenir à la pleine maturité. Ce sont des années qu’il faut vivre en s’abandonnant avec foi entre les mains de Dieu le Père et de sa miséricordieuse Providence ; c’est une période qu’il faut employer, de façon inventive, à approfondir sa vie spirituelle, en priant plus intensément et en se dévouant à ses frères dans la charité.
  • Il faut donc louer toutes les initiatives sociales qui permettent aux personnes âgées de continuer à s’entretenir sur les plans physique et intellectuel, et dans leur vie de relations, aussi bien que de se rendre utiles en mettant au service des autres leur temps, leurs capacités et leur expérience. C’est ainsi qu’on garde et qu’on développe le goût de la vie, ce premier don de Dieu. D’autre part, un tel goût de vivre ne va pas à l’encontre du désir d’éternité qui mûrit chez tous ceux qui font une expérience spirituelle profonde, comme le montre bien la vie des saints.
  • 17. Dans cet esprit, en vous souhaitant, chers frères et sœurs âgées, de vivre sereinement les années que le Seigneur a préparées pour chacun, je me sens poussé, par un désir spontané, à vous faire part en toute sincérité des sentiments qui m’animent en cette dernière étape de ma vie, après plus de vingt ans de ministère sur le Siège de Pierre et dans l’attente du troisième millénaire, désormais à nos portes. Malgré les limitations qui surviennent avec l’âge, je conserve le goût de la vie. J’en rends grâce au Seigneur. Il est beau de pouvoir se dépenser jusqu’à la fin pour la cause du Royaume de Dieu !
  • En même temps, j’éprouve une grande paix quand je pense au moment où le Seigneur m’appellera : de la vie à la vie ! C’est pourquoi monte souvent à mes lèvres, sans aucun sentiment de tristesse, une prière que le prêtre récite après la célébration eucharistique : In hora mortis meæ voca me, et iube me venire ad te – à l’heure de la mort, appelle-moi, et ordonne-moi de venir à toi. C’est la prière de l’espérance chrétienne, qui n’ôte rien à la joie de l’heure présente, tandis qu’elle confie le lendemain à la protection de la divine bonté.
  • 18. “ Iube me venire ad te ! ” : c’est là le désir le plus profond du cœur humain, même en celui qui n’en a pas conscience.
  • Donne-nous, ô Seigneur de la vie, d’en prendre une conscience lucide et de savourer toutes les saisons de notre vie comme un don riche de promesses futures ! Fais-nous accueillir ta volonté avec amour, en nous remettant chaque jour entre tes mains miséricordieuses !
  • Et lorsque viendra le moment du “ passage ” ultime, accorde-nous de l’affronter avec une âme sereine, sans rien regretter de ce que nous laisserons. Car te rencontrer, après t’avoir cherché longtemps, ce sera retrouver toute valeur authentique expérimentée ici sur la terre, avec tous ceux qui nous ont précédés sous le signe de la foi et de l’espérance.
  • Et toi, Marie, Mère de l’humanité en marche, prie pour nous “ maintenant et à l’heure de notre mort ” ! Tiens-nous toujours étroitement unis à Jésus, ton Fils bien-aimé et notre frère, le Seigneur de la vie et de la gloire ! Amen !

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