Paroisse Saint-Pothin
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      2 décembre. Le jugement dernier ...

2 décembre. Le jugement dernier ...

Nous entrons dans ce beau temps de l’Avent ...
En ce premier dimanche du temps de l’avent notre regard se tourne vers le retour du Seigneur qui vient juger les vivants et les morts ...


Frères et sœurs,

Nous entrons dans ce beau temps de l’Avent, temps court dans sa durée, et puisque nous savons que les commencements sont importants, il importe d’y entrer résolument.

Qu’est-ce que le Seigneur attend de moi durant ce temps de l’Avent, temps de prière et de pénitence, temps d’espérance, temps pour nous ouvrir à l’inouï de Dieu qui se fait enfant et qui proclame l’infinie dignité de toute chair, de toute personne, temps pour ouvrir mon coeur à ceux qui m’entourent … ?

Le temps de l’Avent est un temps d’attente, attente de la venue du Seigneur ; et vous le savez, l’Eglise nous dit que nous attendons une triple venue : celle de la fin des temps, et avec elle du jugement dernier, celle de Noël que nous fêterons dans quelques semaines, et celle du Seigneur en chacune de nos journées, en chaque moment de notre vie …

Ce premier dimanche de l’Avent nous tourne vers la fin des temps, vers le jugement dernier, comme nous l’avons entendu dans les lectures de ce jour.

Notre foi nous fait dire dans le Credo, et c’est tout spécialement important en cette année de la foi :

« Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts »


.
Que signifie ce jugement ? Quel sens a-t-il pour nous ?
Il ne s’agit pas simplement d’avoir peur de ce jugement sans comprendre ce qu’il signifie : car alors nous resterions dans la peur.
Les lectures de ce jour et le catéchisme de l’Eglise catholique donnent une triple signification à ce jugement dernier ; nous avons à recevoir 3 lumières pour notre vie spirituelle de ce jugement.

1) Dans la seconde lecture, Saint Paul nous dit : « Que Dieu vous établisse fermement dans une sainteté sans reproche pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints … »

  • Et l’Evangile nous a fait entendre ces paroles : « Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes de paraître debout devant le Fils de l’homme ».
  • La première signification du jugement dernier, ce qu’il éveille en nous, c’est une invitation à la conversion.
  • Le catéchisme de l’Eglise catholique dit : « Le message du jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes « le temps favorable, le temps du salut » (2 Co 6,2) (Catéchisme de l’Eglise Catholique n°1041).
  • Et aussi : « C’est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme avec Dieu. Le jugement dernier révèlera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre » (n°1039).
  • Le jugement dernier nous appelle à la responsabilité, à ne pas nous endormir comme le dit l’Evangile, à prendre acte de l’importance du temps présent et de nos actes, à ne pas nous laisser entrainer dans des divertissements sans fin, et donc à nous convertir et à demander pardon … Le sacrement de la réconciliation est au cœur de ce temps de l’Avent, temps marqué par la couleur violette pour dire la pénitence …
  • Le peuple d’Israël a vécu cela lorsqu’après l’exil de 587 à Babylone, ayant saisi qu’il avait rompu l’alliance, il n’a cessé de demander pardon …
  • Ah si tu déchirais les cieux s’écriait Isaïe … Mais les cieux sont restés fermés longuement, signe de la perte de la communion avec le Seigneur, jusqu’à ce qu’ils s’ouvrent lors du baptême du Seigneur, jusqu’à ce que l’ange Gabriel dise à la Vierge Marie : « le Seigneur est avec toi », parole qui bouleverse le cœur de la Vierge Marie car cela signifie le pardon …
  • Cette invitation à la conversion suscite en nos cœurs une sainte crainte … Celle-ci comme le dit Saint Bernard est le signe de l’amour car tout amour, pour Dieu ou pour les hommes donne place à la crainte.

2) La seconde signification du jugement dernier se trouve dans la première lecture qui est un oracle de bonheur : Jérémie qui par ailleurs est très sombre puisqu’il écrit durant l’exil, annonce un successeur de David qui sera un germe de justice ; et voici le nom que l’on donnera à Jérusalem : « Le Seigneur est notre justice ».

  • Le Catéchisme dit : « Le jugement dernier révèlera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort. » (1040).
  • Cette question de la justice est très essentielle pour notre Pape Benoît XVI. Il écrit dans sa belle encyclique « Spe Salvi » (sur l’espérance) :

    "Je suis convaincu que la question de la justice constitue l’argument essentiel, en tout cas l’argument le plus fort, en faveur de la foi dans la vie éternelle."

  • Et il ajoute : La grâce n’exclut pas la justice. Elle ne change pas le tort en droit. Ce n’est pas une éponge qui efface tout, de sorte que tout ce qui s’est fait sur la terre finisse par avoir toujours la même valeur. Par exemple, dans son roman « Les frères Karamazov », Dostoïevski a protesté avec raison contre une telle typologie du ciel et de la grâce. . À la fin, au banquet éternel, les méchants ne siégeront pas indistinctement à table à côté des victimes, comme si rien ne s’était passé. »
  • Devant notre monde qui souffre, qui va mal, devant tant d’injustices, cela nous remplit d’espérance souligne Benoît XVI de croire que Dieu fera justice.
  • Il montre d’ailleurs que lorsque l’on a dit que Dieu ne pourrait exister en raison de tant d’injustices dans le monde, on a alors construit des totalitarismes pour faire justice aux plus pauvres, totalitarismes qui ont abouti aux pires injustices (cf. Spe Salvi n°41 à 44).
  • Dieu fait justice et lui seul peut être source de justice.
  • Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu’il est justice que parce qu’il est grâce.
  • S’il était seulement grâce il rendrait insignifiant tout ce qui est terrestre.
  • S’il était pure justice, il pourrait être à la fin pour nous tous seulement un motif de peur.
  • Le catéchisme développe pour rendre compte de cette justice de Dieu ce qui concerne l’enfer, le purgatoire et le ciel …

3) Troisième dimension de ce jugement. Je la trouve dans le psaume, même si cela est de manière plus discrète : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître (que je traduis par comprendre) ta route »

  • Dans le catéchisme de l’Eglise catholique il est dit :

    « Dieu prononcera sa parole définitive sur toute l’histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’œuvre de la création et de toute l’économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. »

  • A la fin des temps, par le jugement dernier, nous découvrirons comment le Seigneur par sa Providence a pu, de nos souffrances, de nos échecs, de nos épreuves tirer un bien ; comment rien n’a été vain de nos fidélités, de notre amour même lorsque cela apparemment était en pure perte

Voilà frères et sœurs, le triple sens du jugement dernier : une invitation à la conversion, une espérance dans la justice de Dieu, un émerveillement devant sa douce Providence …

Qui est ce juge qui vient nous juger ? …

Je voudrais vous raconter l’histoire d’un homme appelé Tsotsi, ce qui signifie voyou à partir d’un film paru en 2005.
Dans ce film, intitulé « Mon nom est Tsotsi » film sud-africain violent, dur mais lumineux un jeune homme, déstructuré, influençable, s’enfonce dans une violence inouïe, allant jusqu’au meurtre… Volant un jour une voiture, en en chassant la conductrice, et s’enfuyant avec cette voiture, il entend à l’arrière de la voiture un petit bruit, un babillement : celui d’un enfant ! Désorienté, hésitant, il s’en suit peu à peu, au prix de durs combats intérieurs, une réelle transformation : cet enfant l’amène à la profondeur de son cœur, le conduit à une source secrète de tendresse et d’espérance. Grâce à une mère appelée « Myriam » (allusion à la Vierge Marie), rencontrée dans son bidonville, et grâce à l’enfant, il va redécouvrir l’enfant qu’il était, avant de devenir un voyou. Il va même aller retrouver la maison de l‘enfant pour y voler des jouets pour cet enfant, maison bien sûr hyper surveillé. Au prix de mille renoncements il ira jusqu’à rendre l’enfant à sa mère, au prix de son arrestation …

  • Telle est l’histoire de Noël, tel est le chemin qui s’ouvre devant nous, en allant jusqu’à Bethléem, puis en reprenant notre route : cet enfant vient dans nos vies sans que nous y fassions pleinement attention ; il babille en nos cœurs et nous l’écoutons ; il nous appelle à la simplicité et à la confiance, au désarmement intérieur, au renoncement à notre superbe.
  • Nous sommes alors appelés nous aussi à consentir à notre « arrestation » : nous livrer au Christ, nous arrêter dans notre quête insatiable de reconnaissance pour rencontrer le regard de Celui qui nous aime et demeurer avec l’Enfant – Dieu dans la mangeoire.
  • Nous serons alors « mangeables », donné à nos frères et sœurs qui ont faim ! Nous serons nous aussi des Bethléem ce qui signifie la maison du pain.

Celui qui vient nous juger est cet enfant ; d’aucuns diraient qu’ils préfèreraient être jugés par un grand de ce monde que par cet enfant nu et pauvre dans la crèche …

  • Frères et sœurs, dans un monde souvent dur, Noël vient apporter la fraîcheur d’une naissance et d’une espérance.
  • Noël vient nous dire l’inouï de Dieu et chasser toutes nos idolâtries.
  • Point de naïveté, mais une réelle ouverture de nos cœurs vers cet Enfant qui nous dit que le monde vaut plus qu’il n’y paraît, que tout homme, toute femme a une dignité infinie.

Le temps de l’Avent est celui de la prière, de l’intériorité.

Je rends grâce ici avec vous pour la chapelle d’adoration qui va s’ouvrir demain en notre église, dans la chapelle latérale, pour ce début de l’Avent : adoration en continue les lundis, mardis, mercredis jusqu’à midi, et vendredi après-midi de 12h00 à 18h00.
Venez veiller frères et sœurs dans cette chapelle, durant ce temps de l’Avent, inscrivez-vous pour aider votre fidélité dans ce relai d’adorateurs …

Le temps de l’Avent est celui de l’espérance,

une espérance que nous sommes invités à partager, et spécialement par la mission du 8, en proposant tout simplement une prière, une explication sur la fête du 8 décembre, un petit bracelet avec « Merci Marie … "

Le temps de l’Avent est celui de la conversion, de la pénitence.

Et les temps de confession sont nombreux en notre paroisse, spécialement durant ce temps de l’avent …

Le temps de l’Avent nous prépare à vivre une réelle fraternité.

Nous proposons à ceux qui le désirent un repas à la cure le jour de Noël.

Le temps de l’Avent est par excellence un temps marial :

nous allons ensemble dans la joie fêter le 8 décembre, notamment par la procession et la messe du 8

Chers amis, Je vous souhaite à tous un beau temps de l’Avent pour vous préparer à vous laisser éblouir par Celui qui est

« « si grand qu’il peut se faire petit, si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l’aimer » (Homélie du Pape Benoît XVI. Messe de minuit 2005.) »

Amen

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