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      Homélie du 4° dimanche de l’Avent (2014)

Homélie du 4° dimanche de l’Avent (2014)

L’ange entra chez elle ...Il est signe de la puissance de Dieu qui vient prendre toute la place !

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Homélie 4° dimanche de l’Avent

  • Frères et sœurs, cet évangile provoque toujours en nous une stupeur, stupeur devant l’inouï annoncé, Dieu qui se fit « embryon » en cette ville caché de Nazareth, stupeur devant le « oui » de Marie, stupeur devant un tel mystère …
  • Je voudrais pour entrer dans cette stupeur méditer le geste de l’ange envoyé par Dieu : Il ange entra chez elle …
  • Habituellement, dans l’Ecriture, les anges apparaissent (cf. Jos 6,12 ; Lc 1,11 ; Lc 26,43 …). Ici il entre chez Marie.
  • Quelques versets avant, l’ange apparaît à Zacharie, dans le Temple, debout à la droite de l’autel. Ici, il entre chez elle …
  • Que signifie cette entrée chez elle, ou littéralement « vers » elle … ? Comment interpréter, comprendre cela ?
  • Une première réponse est de dire que l’ange vient rejoindre, « habiter » la vie de Marie, prélude au mystère de l’incarnation où Dieu se fait chair sur notre terre, chez nous … Il entre dans sa vie.
  • Je voudrais donner une autre réponse en ce dimanche en méditant sur la suite de l’Evangile qui nous parle de la puissance de Dieu. L’acte d’entrer est un acte fort ; on pourrait dire que l’ange entre par effraction, sans frapper à la porte.
  • D’ailleurs cet ange s’appelle Gabriel, ce qui signifie « Dieu est fort », puissant ; c’est le « Gibbor », en hébreu le guerrier de Dieu.
  • En disant cela j’ai conscience que je bouleverse notre lecture habituelle de cet évangile de l’Annonciation que nous sommes habitués à contempler avec le regard des artistes qui ont tant de fois dessiné cette scène, naturellement sans en montrer le mouvement. Or ici il y a une entrée d’un ange envoyé par Dieu qui va vers Marie …
  • Et l’ange doit dire à Marie qui ne s’attendait pas à cela : Sois sans crainte ! Cette crainte signifie une certaine "violence" qui déroute ... Une puissance qui al déroute, u bouleversement ...
  • d’ailleurs Marie ne comprend pas … Elle se demande comment cela va se faire : et l’ange lui annonce alors la puissance de Dieu : « La puissance du très-Haut te prendra sous son ombre ». Il s’agit bien de puissance .. D’une puissance qui prend sous son ombre, c’est-à-dire qui protège, qui donne fraîcheur et paix ...
  • Cette entrée de Dieu dans la vie de la Vierge est donc un acte puissant … Un acte qui fait que ce qui est impossible aux hommes est possible pour Dieu. Car Dieu est puissant.
  • Et c’est ce que va alors chanter la vierge Marie dans son Magnificat : Le Puissant fit pour moi des merveilles.
  • Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
  • Il renverse les puissants de leurs trônes …
  • Nous, nous imaginons que le salut se passe en douceur. Nous imaginons que la foi est une sorte de simple supplément de qualité esthétique, spirituelle, humaine, par rapport à ce qu’on a vécu. Or, ce n’est pas simplement un plus. Il y a une brisure, une rupture pour entrer dans la nouveauté de Dieu.
  • La Vierge Marie accepte cette puissance de Dieu qui vient prendre toute la place en elle, en entrant chez elle, la rendant profondément servante.
  • Elle accueille Celui qui est annoncé va régner, et cela sans fin ; il aura un trône ; pour cela renversant les puissants de leurs trônes ; nous savons bien que régner, détrôner n’est pas un acte mièvre …
  • Voilà comment contempler ce mystère de l’annonciation ; et la Vierge Marie répond par un « oui » à ce projet de Dieu qui la détache complètement d’elle-même pour laisser celui qui est fort régner en elle …
  • Ce texte n’est donc pas un texte très calme ! On a souvent voulu y voir une sorte d’intimité très douce, feutrée, très féminine. En réalité, c’est le premier moment où l’univers bascule dans une dimension nouvelle. Bien sûr cette puissance de Dieu est profondément liée à l’amour … mais elle a exigé un « oui » de Marie rempli lui aussi de force ; elle a vécu l’enfantement du Fils de Dieu comme un véritable combat par rapport à elle-même ; et ce combat, celui de son "Fiat" la mènera debout à la croix : l’acceptation du dessein de Dieu sur elle et le fait d’être conduite au-delà de tout ce qu’elle pouvait imaginer, de tout ce que son désir pouvait attendre, et de tout ce que sa foi pouvait lui représenter est l’accueil de la force de Dieu en elle qui entrant chez elle, en elle, va totalement la conduire.
  • C’est la même chose maintenant pour chacun d’entre nous, et quand on fête Noël, on fête le moment où cette irruption du salut de Dieu nous entraîne dans un mouvement, dans un monde nouveau à travers une sorte de crise intérieure, et c’est normal.
  • Car la Vierge Marie, elle, est sans péché ; et ce « oui » pleinement libre qu’elle dit, consentant à l’irruption de Dieu dans sa vie, lui laissant toute la place, elle y est préparée par son Immaculée.
  • Mais pour nous l’entrée de Dieu dans notre vie demande un arrachement plus grand encore, celui à notre péché, à nos bassesses, pour accueillir la plénitude de la lumière.
  • Une hymne latine dit, méditant sur le mystère de l’annonciation : "Et expavescit Virgo de lumine", ce qui se traduit littéralement : "et la Vierge s’effondra dans la lumière". Toute sa vie, toute sa conception du monde, de la foi, de la religion de ses Pères, tout cela est bouleversé comme le dit l’évangile de ce jour ((Elle fut bouleversée en entendant cela) bouleversée par un événement unique et nouveau : Dieu vient en elle, entre chez elle …
  • Dieu le fort a choisi ce qui est faible pour manifester sa puissance … Ainsi le Puissant fit pour elle des merveilles … Car c’est lorsque je suis faible que je suis fort …
  • Frères et sœurs, j’espère avoir renouvelé votre lecture de cet événement de l’Annonciation : accueillir la puissance de Dieu c’est lui dire : Seigneur, je t’appartiens, tout ce que j’ai t’appartient ; viens vivre en moi ! Entre chez moi.
  • En écho à l’entrée de l’ange, l’évangile de ce jour se conclue ainsi : Alors l’ange la quitta : l’ange qui est entré la quitte ; car il a « déposé » Dieu en elle, car Dieu est là, car elle est devenue « Dieu », Mère de Dieu. L’ange ne peut que s’incliner, lui qui est entrée par effraction se retire sur la pointe des pieds !

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