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      Homélie pour le 3° dimanche de carême (Evangile de la Samaritaine)

Homélie pour le 3° dimanche de carême (Evangile de la Samaritaine)

"Si tu savais le don de Dieu !" ...
Suivons Photine pour devenir des "sources jaillissantes" ...

  • Homélie pour le 3° dimanche de carême (Evangile de la Samaritaine) - (mp3 - 14.1 Mo) Télécharger

3° dimanche du carême Evangile de la Samaritaine

  • Adam où es-tu ? Tel est le cri de Dieu à la brise du soir, au soir du péché, à l’heure où Adam et Eve s’enfoncent dans la nuit …
  • Adam, où es-tu ?
  • Photine, où es-tu ? Photine car tel est le nom que la tradition a donné à la Samaritaine … Où es-tu ?
  • Photine, c’est cette femme qui d’ordinaire traînait au lit le ma¬tin, parce qu’elle ne pouvait jamais venir au puits avant midi. C’était impossible parce qu’elle voulait être, absolument la seule au puits. Elle fuyait toute la compagnie, elle avait eu beaucoup de maris. Aussi, dans ce village, elle devait venir seule au puits pour puiser l’eau. Elle ne venait pas à n’importe quelle heure, elle venait à midi. Et midi, en ce pays de gran¬des chaleurs, c’est l’heure méprisée, c’est l’heure de l’absolue solitude pour une femme méprisée. C’est l’heure où l’ombre est supprimée, c’est l’heure où tout est affadi, c’est l’heure où elle pourra passer incognito chercher l’eau au puits. Elle vient à midi parce que les commères du village sont déjà parties, elles sont ve¬nues, elles, aux premières heures du jour. Elle vient à midi parce que les enfants ne sont pas encore arrivés, ils viendront, eux, dans l’après-midi pour aller jouer dans les flaques. Elle vient à midi parce que les maris des commères sont aux champs, ils travaillent.
  • Elle est infiniment seule, d’une double solitude. Seule parce qu’elle est étrangère dans son village et seule aussi parce qu’elle ne connaît pas la source. Seule de cette solitude très particulière de tous ceux qui ignorent qu’ils sont les bien-aimés du Père. Elle va vivre une véritable nouvelle création par le bon berger, par Celui qui est plus grand que Jacob, par cet homme qui l’attend au bord du puits.
  • Lui, cet homme, Jésus, il est là au bord du puits mais pas par calcul. Il est là avant elle. Il n’est pas là pour faire une convertie de plus. Il est là simplement dans l’abandon à la volonté de son Père, Il est là tout seul au bord d’un puits. Il n’a pas fait d’études sociologiques sur la fréquentation des puits à l’heure de midi, en Samarie. Sa soif humaine n’est pas feinte. Il ne fait pas semblant d’avoir soif, mais sa soif de Salut est sans doute en¬core plus grande. Il est là, Il veille malgré la fatigue, malgré les yeux qui se ferment et la chaleur du jour. Son désir apostolique est intact, malgré sa soif, mal¬gré sa solitude. Alors II prie. Il est là, attentif à Dieu, dans la prière. Il ne se demande pas ce qu’Il va bien pouvoir faire au bord de ce puits, Il est là.
  • En fait le Sauveur est infiniment pauvre, infiniment dépouillé. Il n’a même pas de cruche pour puiser, Il est là simplement, tout pauvre, tout abandonné, comme un véritable témoin. Car le véritable témoin est un homme pauvre. Il n’a pas attendu d’être sur une estrade dans un congrès de 5000 samaritaines, avec des milliers de spots pour annoncer la source. Il est là, pauvre, car jamais les télé-évangélistes ne remplaceront les proximaux évangélistes. Jamais les satellites, formidables moyens de communication, ne remplaceront le contact personnel, humble.
  • Alors quel va être son discours ? Cette femme vit une géographie horizontale : la ville avec ses bruits, ses discussions à n’en plus finir ou le puits à l’écart ; Jésus lui révèle une autre géographie, celle d’en haut et celle d’en bas, celle de la surface et celle d’une source : Il lui révèle un désir plus grand que ses propres désirs et cela en lui révélant une source ; c’est la source qui lui montre la vanité de ses désirs.
  • Nous vivons dans une société qui est narcissiquement préoccupée de son désir. Qu’y a-t-il de plus envahissant aujourd’hui que le souci de soi ? Il y a une obsession du désir sur soi-même, une fermeture du désir sur soi-même qui rend fou. Et ce désir est fatalement marqué par le péché.
  • Nous aussi, nous sommes en face de Jésus avec nos cruches au puits de Jacob, et le problème est de savoir qui on va choisir : Jésus et le désir qu’il révèle, ou la cruche et les moyens qui nous sont donnés pour accomplir notre désir ? D’une certaine manière, ce n’est pas l’un ou l’autre, je sais bien. Mais si les cruches empêchent de se poser la question du désir que Jésus veut révéler en nous, alors il est certain que nous sommes bien près de quitter Jésus avec tout notre attirail … Ce qui est extraordinaire, c’est que le Christ puisse se poser simplement sur la margelle du puits en disant : ton désir, il est marqué par des quantités de faiblesses, de failles, de blessures, de péchés, et il faut que j’aille au cœur même de ton désir pour le rouvrir à l’eau vive. Mais Photine, la Samaritaine, se croit indigne, indigne de cet homme qui lui parle ; et puis s’il veut lui donner quelque chose, de l’eau vive, cela se paye et de toute façon elle ne le mérite pas car elle a eu 5 maris et celui qu’elle a n’est pas le sien …
  • Voilà le basculement du récit :
  • "Va et appelle ton mari". Maintenant que J’ai dé¬voilé en toi la source de ton désir, maintenant que J’ai dévoilé la profondeur même de ton désir dans le geste même de donner, eh bien maintenant appelle, invoque Celui qui donne.
  • Basculement du récit :
  • Car la femme dit la vérité, se reconnaît pécheresse :
  • "Je n’ai pas de mari". Par le fait de re¬connaître cette vérité et surtout de la dire au Christ, elle s’en libère, elle abandonne le poids, elle Lui laisse la peine, elle se confie et elle confie sa vie fatiguée, sa chair fatiguée à cet homme qui est là, fatigué, lui aussi, car sa route est la chair de l’humanité. Adam, où es-tu ? Je suis là, dit Photine, la Samaritaine.
  • « Appelle ton mari », appelle Dieu enfin ; et de fait, libérée, Photine demande alors immédiatement : où faut-il adorer ? Et plus précisément donc : Qui faut-il adorer ?
  • Et c’est pour cela que, lorsque le Christ lui dit simplement : "Va et appelle ton mari". Il ne veut pas simplement dresser le bilan des affaires matrimoniales assez compliquées de cette femme. Je crois qu’Il lui dit simplement : Va et appelle ton Dieu selon ton désir. Va et invoque ton Dieu. Maintenant que J’ai dé¬voilé en toi la source de ton désir, maintenant que J’ai dévoilé la profondeur même de ton désir, eh bien maintenant appelle, invoque Celui qui donne.
  • Invoque celui qui donne non pas parce que tu le mérites mais parce tu es aimée.
  • Invoque celui qui donne non pas pour satisfaire tes besoins mais pour tu demeures toujours émerveillée par un don qui ne s’épuise pas, par une source qui jaillit sans cesse.
  • Invoque celui qui donne et qui te dit lui aussi : J’ai soif ! Ce sera son cri ultime sur la croix ; le cri d’un pauvre.
  • La femme laissant sa cruche car elle est devenue source vive courut alors annoncer à ceux qui deviennent ses frères : Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait, tout ce que je cachais et eux, touché par son témoignage demandent à Jésus de demeurer chez eux, lui le juif chez eux les samaritaines et ils diront : nous l’avons nous aussi rencontré, c’est le Sauveur du monde ! Amen !

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