Paroisse Saint-Pothin
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      Homélie du 9 mars 2014 (1° dimanche de carême)

Homélie du 9 mars 2014 (1° dimanche de carême)

En photo, monastère de la Quarantaine où l’on fait mémoire des 40 jours de Jésus au désert, tenté par Satan.


1° dimanche du carême

  • Frères et sœurs, nous entrons dans ce temps du carême ; le carême est là pour nous faire passer de l’esclavage à la liberté, pour nous faire naître à nouveau.
  • « Adam, où es-tu ? » dit Dieu dans la suite de la première lecture de ce jour … Voici l’homme dira prophétiquement Pilate au jour du vendredi saint ; cet homme libre, Jésus, qui nous sauve du péché pour nous faire à nouveau.
  • Avant d’aller au désert avec Jésus pour relire l’Evangile de ce jour, je voudrais vous présenter l’itinéraire du carême dans les 5 dimanches qui le structure, itinéraire qui justement vise à nous libérer de l’esclavage, à nous rendre libres : le 1° dimanche c’est l’Evangile des tentations de Jésus au désert que nous venons d’entendre, dimanche prochain celui de la Transfiguration de Jésus sur la montagne, et ensuite en cette année l’Evangile de la Samaritaine le 3° dimanche, l’Evangile de la guérison de l’aveugle-né le 4° dimanche et l’Evangile de la résurrection de Lazare le 5° dimanche.

Quel est l’itinéraire qui se dessine à travers ces 5 dimanches ?

  • Les deux premiers dimanches du carême nous font toujours entendre l’Evangile des tentations de Jésus au désert et l’Evangile de la Transfiguration ; c’est un diptyque, comme un portail d’entrée du carême ; dans le premier évangile il s’agit de rejeter le péché ; dans les second de nous tourner vers le Christ ; dans ces deux Evangiles nous avons une haute montagne ; dans l’Evangile de la tentation une haute montagne où Satan conduit Jésus pour lui proposer de prendre le pouvoir sur toutes les nations à condition de l’adorer ; sur la montagne de la Transfiguration Jésus est contemplé comme serviteur du Père prenant le chemin de la croix ; nous avons là le cœur de la liturgie du baptême : rejetez-vous le mal, ce qui y conduit, Satan l’auteur du péché avec l’Evangile de la tentation … Voulez-vous suivre le Christ avec l’Evangile de la Transfiguration …
  • Notre vie va d’une montagne à l’autre lorsque nous choisissons de nous détourner de la montagne de la soumission à Satan pour aller vers celle de l’adoration de Dieu ; la montagne de la Transfiguration annonçant la résurrection et le ciel.
  • Ces deux dimanches sont comme le principe et fondement du carême et de toute vie.
  • Pour cette traversée d’une montagne à l’autre les 3 autres dimanches vont nous tracer le chemin :
  • D’abord avec l’Evangile de la Samaritaine qui va réveiller en nous le désir, la soif de Dieu ; le peuple esclave en Egypte ne cherchait même pas à sortir de l’esclavage, il n’y croyait même pas ; c’est ce que le Pape François dans sa lettre pour le carême appelle la misère qui est différente de la pauvreté ; dans la pauvreté un désir peut naître ; dans la misère nul cri vers Dieu. L’Evangile de la samaritaine vient réveiller un désir endormi, nous mettre en route, nous donner une espérance, de croire que Dieu peut se donner.
  • L’Evangile de l’aveugle-né ensuite nous donnera de voir les signes de Dieu ; le désir d’aller de l’avant ne suffit pas ; il nous faudra discerner le chemin, savoir comment avancer, ne pas dire que nous voyons mais demander au Seigneur la grâce de le voir pour le suivre.
  • Enfin voir ne suffit pas ; nous pourrions rester des spectateurs ; l’Evangile de Lazare à la suite de Jésus nous fera entrer dans le choix de la vie qui vient de Dieu ; Jésus ressuscitant Lazare s’engage dans ce choix car ressusciter Lazare signifie pour lui accepter de lui donner sa vie ; pour nous l’Evangile de Lazare nous place devant un choix de vie ou de mort, un choix qui nous invite à mourir à nous-mêmes pour recevoir la vie qui vient de Dieu.
  • Voilà donc pour cet itinéraire du carême qui s’ouvre devant nous.

Entrons maintenant dans l’Evangile de ce jour, celui des tentations de Jésus au désert.

  • Jésus vient d’être baptisé ; aussitôt il est poussé par l’Esprit au désert pour y être tenté ; cette tentation va donc porter sur sa condition filiale : « Si tu es le Fils de Dieu … », tentation qui sera reprise à la croix.
  • Non seulement vérifie pour toi-même que tu es vraiment le fils de Dieu, que le Père ne t’abandonne pas, mais aussi prouve-le nous ; n’es-tu pas venu pour cela ?
  • Il faut avouer que nous serions très heureux que Jésus cède à ses tentations, que nous sommes souvent comme Satan à lui demander cela …

-* - Transforme ces pierres en pain, donne-nous du pain : résouds nos problèmes, les problèmes de ce monde …

  • - Lance-toi du haut du Temple sans que tes pieds ne heurte les pierres : autrement dit : fais-nous éviter la souffrance, montre que tu ne veux pas la souffrance, la croix. Conduis nous dans le merveilleux, dans le rêve …
  • - Et enfin du haut de la montagne prends le pouvoir sur toutes les nations ; nous voudrions tant que Jésus ait le pouvoir et l’enlève à tous ceux qui le détiennent aujourd’hui s’en servant pour leur propre intérêt.
  • Vous voyez que nous serions tous intéressés si Jésus cédait à ses tentations, s’il se manifestait par des signes évidents, éclatants et qui en plus serviraient nos intérêts immédiats …
  • Et nous voudrions que ce que Jésus ferait pour nous cela fonctionne aussi pour nous … nous cédons facilement aux tentations nous le comprenons bien … Notre vie serait tellement plus simple pensons-nous ; mais je pose cette pose cette question : Sommes-nous alors encore des hommes ? Ou des esclaves soumis et rassasiés qui ne discutent plus, qui vivent sans responsabilité, sans choix, sans liberté, sans engagement, sans combat … ?
  • Nous percevons là quelle est la tentation fondamentale, ce qu’est cette tentation faite à Jésus.

-* Je la résume par cette question : « L’homme vaut-il la peine d’être sauvé ? » ou autrement dit : L’homme peut-il être un homme alors qu’il se conduit si souvent en animal, pensant d’abord à lui-même, cherchant son intérêt, démissionnant, cherchant la facilité au mépris des autres … l’homme peut-il être libre, donner sa vie, sortir de son esclavage ? C’est la tentation à laquelle Jésus s’affronte.

  • Car au fond susurre Satan au Christ : Si tu donnes un peu de pain à l’homme, si tu lui manifestes ta puissance par un miracle merveilleux, si tu prends le pouvoir alors il sera ton esclave, il te sera soumis … Et il en sera heureux (cf. « La légende du grand inquisiteur » de Dostoïevski).
  • Et spécialement si tu proposes cela à un homme éprouvé, dans le désert, qui n’en peut plus, comme toi-même tu l’es … crois-tu qu’il pourra continuer d’adorer le Père, lui faire toute confiance, lui donner toujours la première place au lieu d’aller vers des gourous de toutes sortes dont tu serais le chef ?
  • Voilà le grand enjeu de la tentation : est-ce que l’on peut croire en l’homme, en sa capacité de se donner, de donner sa vie gratuitement pour les autres, de demeurer libre, de ressembler à Dieu qui donne sa vie et pardonne …
  • Nous pourrions objecter que dans les tentations Jésus n’est pas vraiment homme … Manière encore de dénigrer l’homme qui serait incapable de déjouer les tentations … Jésus justement est éprouvé en tant qu’homme, il vit cela jusqu’au bout, et il déjoue ces trois tentations pour lui-même et par-là pour nous …
  • Il refuse que l’homme soit soumis aux esclavages, aux compromis ; il l’entraîne vers les hauteurs, vers la montagne de sa transfiguration pour lui montrer à quoi il est appelé, à lui ressembler …
  • Le grand enjeu pour le Christ est de croire en la vocation de l’homme : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant (cf. Evangile de la tentation) et la vie de l’homme c’est la vision de Dieu (Evangile de la transfiguration) écrivait Saint Irénée …
  • A chaque fois que nous méprisons l’homme, un homme, que nous sommes indifférents, que nous manquons d’espérance, au fond nous sommes pris au piège de cette tentation …
  • Frères et sœurs, le plus grand signe de l’image divine c’est la liberté ; c’est de croire que nous sommes faits pour Dieu, pour adorer Dieu et par là à être véritablement des hommes, des hommes libres …
  • Aujourd’hui si l’Evangile se conclut par la parole de Jésus qui répond à Satan qu’il faut adorer Dieu c’est pour que nous soyons vraiment libres, dégagés de toutes les idoles qui nous tentent si facilement.
  • Aujourd’hui nous voulons à la suite de Jésus renoncer à tous nos esclavages, à tous manques d’espérances, à tout ce qui aliène notre liberté pour nous mettre à la suite du Christ… Alors nous monterons dimanche prochain sur la montagne sainte ...

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