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      La prière selon Benoît XVI

La prière selon Benoît XVI

Magnifique extrait de l’homélie du Pape Benoît XVI lors du mercredi des cendres 2008 sur la prière


  • La prière nourrit l’espérance, car rien n’exprime davantage la réalité de Dieu dans notre vie que de prier avec foi. Même dans la solitude de l’épreuve la plus dure, rien ni personne ne peut m’empêcher de m’adresser au Père, "dans le secret" de mon cœur, où Lui seul "voit", comme le dit Jésus dans l’Evangile (cf. Mt 6, 4.6.18).
  • Deux moments de l’existence terrestre de Jésus viennent à l’esprit ; l’un se plaçant au début et l’autre presque à la fin de sa vie publique : les quarante jours dans le désert, dont s’inspire le temps du Carême, et l’agonie au Gethsémani - tous deux sont essentiellement des moments de prière. Une prière solitaire avec le Père, en tête à tête, dans le désert, une prière pleine d’"angoisse mortelle" dans le Jardin des Oliviers.
  • Mais que ce soit dans l’une ou l’autre circonstance, c’est en priant que le Christ démasque les tromperies du tentateur et l’emporte sur lui. La prière démontre être ainsi la première et principale "arme" pour "affronter de manière victorieuse le combat contre l’esprit du mal" (Prière de la collecte).
  • La prière du Christ atteint son sommet sur la croix, en s’exprimant à travers les dernières paroles que les évangélistes ont recueillies. Là où il semble lancer un cri de désespoir : "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ?" (Mt 27, 46 ; Mc 15, 34 ; cf. Ps 21, 1), le Christ reprend en réalité l’invocation de celui qui, assiégé sans issue par ses ennemis, n’a plus que Dieu vers qui se tourner et, au-delà de toute attente humaine, fait l’expérience de sa grâce et de son salut.
  • Avec ces paroles du psaume, d’abord d’un homme qui souffre puis du peuple de Dieu qui souffre pour l’absence apparente de Dieu, Jésus a fait sien ce cri de l’humanité qui souffre de l’apparente absence de Dieu et porte ce cri au cœur du Père. En priant ainsi dans cette ultime solitude avec toute l’humanité, Il nous ouvre le cœur de Dieu. Il n’y a donc pas de contradiction entre ces paroles du Psaume 21 et les paroles pleines de confiance filiale : "Père, entre tes mains je remets mon esprit" (Lc 23, 46 ; cf. Ps 30, 6). Elles sont également tirées d’un psaume, le trentième, imploration dramatique d’une personne qui, abandonnée de tous, se remet avec confiance à Dieu.

-* La prière de supplication pleine d’espérance est donc le leitmotiv du Carême, et elle nous permet de reconnaître Dieu comme l’unique ancre de salut. Même quand elle est collective, la prière du peuple de Dieu est la voix d’un seul cœur et d’une seule âme, un dialogue "en tête à tête", comme l’émouvante imploration de la Reine Esther lorsque son peuple va être exterminé : "O mon Seigneur, notre Roi, tu es l’Unique ! Viens à mon secours, car je suis seule et n’ai d’autre recours que toi, et je vais jouer ma vie" (Est 4, 17l). Face à un "grand danger" une plus grande espérance est nécessaire, et celle-ci n’est que l’espérance qui peut compter sur Dieu.

  • La prière est un creuset dans lequel nos attentes et nos aspirations sont exposées à la lumière de la Parole de Dieu, sont plongées dans le dialogue avec Celui qui est la vérité, et ressortent libérées des mensonges cachés et des compromis avec diverses formes d’égoïsme (cf. "Spe Salvi", n. 33).
  • Sans la dimension de la prière, le "moi" humain finit par se fermer sur lui-même, et la conscience, qui devrait être l’écho de cette voix de Dieu, risque de se réduire au reflet du moi, si bien que le dialogue intérieur devient un monologue en donnant lieu à mille auto-justifications. La prière est donc la garantie d’ouverture aux autres : celui qui se fait libre pour Dieu et ses exigences, s’ouvre en même temps à l’autre, à son frère qui frappe à la porte de son cœur et demande l’écoute, l’attention, le pardon, parfois la correction mais toujours dans la charité fraternelle.
  • La véritable prière n’est jamais égocentrique, mais toujours centrée sur l’autre. Comme telle, elle exerce l’orant à l’"extase" de la charité, à la capacité de sortir de lui-même pour devenir le prochain de l’autre dans un service humble et désintéressé. La véritable prière est le moteur du monde, car elle le garde ouvert à Dieu.
  • C’est pourquoi sans prière il n’y a pas d’espérance, mais seulement l’illusion. Ce n’est pas en effet la présence de Dieu qui aliène l’homme, mais son absence : sans le Dieu véritable, Père du Seigneur Jésus Christ, les espérances deviennent des illusions qui poussent à fuir la réalité. Parler avec Dieu, demeurer en sa présence, se laisser éclairer et purifier par sa Parole, nous introduit en revanche au cœur de la réalité, dans le Moteur profond du devenir cosmique, nous introduit pour ainsi dire dans le cœur battant de l’univers.

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