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      Les 7 péchés capitaux des réseaux sociaux

Les 7 péchés capitaux des réseaux sociaux

Par Pierre Durieux, chargé de communication pour le diocèse de Lyon (article paru dans le journal "La Vie")


Les 7 pécheurs capitaux des réseaux sociaux

  • Pendant longtemps, il était de bon ton de ne parler des réseaux sociaux qu’en terme de risques et de menaces. Quelques affaires médiatiques suffisaient alors à achever un argumentaire assez vide, qui masquait souvent assez mal une méconnaissance de l’outil et un manque d’envie de « s’y mettre »
  • Plus récemment, comme par un effet de balancier, mouvement de surcroit béni par le pape Benoît XVI, il est devenu évident que Facebook et Twitter étaient des outils « in-dis-pen-sa-bles » à la nouvelle évangélisation et cruciaux pour être à l’écoute « des joies et des espoirs, des tristesses et des angoisses des hommes de ce temps » de notre pays et de Navarre.
  • En fait, entre ces deux tableaux - trop sombre et trop clair - et alors que ces réseaux nous sont devenus plus familiers, il convient de rendre grâce pour tout le bien qu’ils ont fait, à commencer par ce maillage humain tissé d’un peu plus près, sans occulter les tentations qui y sont liées et les 7 pécheurs capitaux qui y sévissent.
  • - L’orgueilleux : Il ne lit pas les autres, il relit ses propres messages. Un peu exhibitionniste sur les bords, il mesure en permanence son influence et gratifie son entourage de la moindre de ses réflexions narcissiques. Il aime à valoriser ses pseudo-rencontres avec les grands de ce monde : « Hey @MelGibson t’as pas oublié tes lunettes ? » Il n’est pas membre du réseau, il est tête du réseau. Il comptabilise ses interactions sur Twitter et établit des courbes de « likes » de ses statuts Facebook. Sa jubilation, c’est de voir que ses informations sont reprises, partagées, commentées. Dans la dictature du relativisme ambiant, il est bon qu’existent de nouveaux magistères. Et franchement, le maître du moment, mieux vaut que ce soit lui, vu le nombre de bêtises qui circulent. D’ailleurs, il faut vraiment qu’il change sa photo de profil, qui a presque 48 heures. Celle de son nombril.
  • - L’avare : Lui, au contraire, ne partage pas ses informations : il engrange celle des autres. Il ne crève l’écran que pour regarder. Sous pseudo, il voit, mais ne se montre pas. Le voyeur embusqué s’immisce secrètement dans le quotidien de son entourage, rigole dans son coin ou s’en attriste, mais se garde bien de commenter ou d’interagir. Il trouve que les autres manquent de pudeur et ne comprend pas qu’on puisse ainsi gaspiller ses infos. En général, l’avare se démasque par une remarque assassine lors d’une rencontre dans le monde réel : « ça va mieux avec ton boss, si j’en crois ton statut du 12 septembre dernier vers 19h06, liké par Thérèse et Sophie ».
  • - L’envieux : Il se demande s’il ne devrait pas rompre avec les réseaux sociaux. C’est trop difficile de voir tous ces gens qui l’éclaboussent de leur bonheur. L’autopromotion permanente de ses amis le rend fou. Il commente de façon compulsive par des messages gutturaux, genre : « mouais, bof, déjà vu, blurp ». Le personnal branling, stop. Lui quand il publiera un truc, les autres verront ce qu’ils verront… Pour l’instant il se réjouit des mésaventures qu’il lit ici ou là, mais ne parvient qu’à se désoler de l’herbe plus verte de ce festin interactif, dont il est le Lazare.
  • - Le coléreux : Il s’insurge contre tout et tout le temps. En pétard contre le « mariage pour le tous » mais aussi contre la « Manif pour tous », il publie en fonction de ses émotions négatives. Il attaque tout le monde tel le Cyrano des temps modernes, les faux nobles, les faux dévots, les faux braves. Il a proposé à Facebook de lancer le bouton « je n’aime PAS du tout », sans réponse pour l’heure, ce qui est un autre scandale. Il aime la polémique, le « tweet clash » et atteint le point « Godwin » le premier en traitant systématiquement son adversaire de nazi, pour ouvrir le dialogue. Le coléreux est précieux pour relayer les rumeurs les plus incertaines : « La SNCF aurait supprimé le papier toilette dans les trains pour obliger les usagers à avoir les mains dans le caca. Pour protester, placez un rouleau de PQ à votre fenêtre à 18h. Faites tourner !!! » Quand la moutarde lui monte au nez, il aime se décharger sur son écran. Pas beau à voir.
  • - Le luxurieux : Il aime regarder le profil de ses ami(e)s avant de les accepter, se laisse volontiers conduire vers les liens publicitaires les plus improbables où « Natacha, 22 ans, canadienne s’ennuie terriblement ce soir » et, clique trop souvent sur les vidéos « pièges » de Facebook, qui l’obligent à partager le lien à son réseau avant de pouvoir les regarder. Ce qui fait de ce chasseur d’images un repenti régulier : « j’ai cliqué par erreur sur une vidéo qui vraiment ne m’intéressait pas, promis, promis… ». Il étudie la démarche des Femen et veut comprendre le sens profond de leur geste. Ces femmes méritent d’être écoutées. Vues en tout cas.
  • - Le paresseux : Les réseaux sociaux sont sa détente. Il végète librement plusieurs heures par jour, à moitié hypnotisé par ses pensées évanescentes et par l’écran plat. Il aimerait que le flux des informations lui parvienne sans avoir à cliquer : il attend la version mac des « lunettes e-sociales » avec déroulé des infos mues par la pupille. Il ne rechigne pas à « liker » ou à « retweeter » telle ou telle information, mais n’a pas « du tout-du tout » l’énergie d’en publier une nouvelle. Sa paresse justifie sa présence sur les réseaux sociaux et les réseaux sociaux justifient sa paresse. Il est en retard chaque soir et explique que la journée est de plus en plus chargée : « Beaucoup, beaucoup d’informations, t’sais. Et puis, les mails, ça devient dingue… »
  • - Le gourmand : Facebook fait ses délices et Twitter, son ivresse. Il aime manger les informations et éprouve un sentiment de faim après une heure de réunion, de soif après sept minutes sans son téléphone. Ultra relationnel, il remonte sa TL (timeline) ou sa colonne d’actus jusqu’à celles qu’il a déjà lues. Sa devise : venu, lu. Il se met en favori les meilleures infos du jour pour se les re-visionner en nocturne. Il s’endort émerveillé en pensant à l’information qu’il partagera demain et au calembour qui l’a fait beaucoup progressé aujourd’hui. En ville, il explique : « On a vraiment franchi un cap avec ces réseaux. Et dire qu’avant, les gens vivaient tout seuls à la campagne, et dans le froid, et même c’était la guerre parfois. Non, avec 453 amis et 352 followers, je ne serai plus jamais seul. »
  • Oui, les tentations sont nombreuses sur les réseaux. Les plus dangereuses ne sont pas toujours celles qu’on croit, ni celles dont nous parlent les médias. Si nous rencontrons un de ces 7 cas piteux ou si nous nous reconnaissons dans l’un des profils, n’ayons pas peur. Le pécheur, c’est la passion de notre Seigneur. Même s’il en coûte parfois d’être de ses amis ou de ses followers. Un internaute averti en vaut deux (point zéro). Si ta souris t’entraîne au péché, débranche-la (Mt 18,8). Rebranche-la quand tu es déterminé à un peu d’humilité, de générosité, de bienveillance, de paix, de pureté, de travail et de mesure. Amen !

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