Dans un livre tout récent, Damien Le Guay, s’interroge sur la crémation :
" Ce désir de cendre, ce souhait d’effacement est la conséquence ultime d’un échec social de singularisation. Le corps, même s’il est en voie de décomposition, reste ce que nous avons de plus singulier. » Des obsèques bâclées, symbole de vies ratées ? Choisir la crémation serait l’indice que nous n’avons rien à transmettre, ou rien envie de transmettre aux survivants. « L’inhumation réussie suppose un échange, une transmission .
La mort rapetissée est le signe également de la fatigue de la vieille Europe. Car la civilisation est née le jour où les hommes ont commencé à enterrer les défunts."
("La Mort en cendres – la crémation aujourd’hui, que faut-il en penser ? Cerf, 202 p., 17 euros." )
Dans ces quelques lignes je ne voudrais pas entrer dans la vaste question de la crémation mais simplement dire "merci" à nos défunts, quels qu’ils soient ...
Si certains pensent ne rien avoir à transmettre ou ne rien vouloir transmettre, je crois pour ma part que toute vie est infiniment précieuse, trace ineffaçable du passage de Dieu, et que toute vie nous laisse un héritage que nous sommes appelés à recueillir ...
“Aussi en ce 2 novembre nous venons
- dire "merci" à nos défunts, que l’Eglise appelle les "fidèles défunts",
- retrouvant la mémoire de ce qu’ils ont été pour nous et pour Dieu,
- faisant mûrir l’héritage qu’ils nous ont transmis par leur vie,
- et par devoir filial et signe de notre amour, nous prions pour eux, dans l’espérance de nous retrouver tous ensemble ...”