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      Homélie pour le 11° dimanche du temps ordinaire (C)

Homélie pour le 11° dimanche du temps ordinaire (C)

Des larmes et du parfum ... Tels sont les dons faits par une femme à Jésus. Qui est Jésus pour accepter un tel don ?


Homélie du 11° dimanche du temps ordinaire

  • « Qui est cet homme ? », telle est la question qui est toujours au cœur de l’Evangile.
  • « Qui est cet homme, Jésus ? » ; il semble ne pas être même un prophète se dit Simon puisqu’il se laisse toucher par cette femme sans reconnaître que c’est une pécheresse.
  • « Qui est cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
  • « Qui est cet homme qui dit à cette femme pécheresse : « Ta foi t’a sauvée » ? ». Et comment cette femme a-t-elle pu reconnaître que c’est Dieu qui est là pour elle et ainsi recevoir le pardon de ses péchés ?
  • Parce que, de fait, seul Dieu peut remettre les péchés.
  • C’est ce qu’a découvert David.
  • Nous nous souvenons de l’histoire du péché de David. Celui-ci ne s’est pas reconnu pécheur jusqu’à ce que le prophète Nathan lui raconte une parabole, celle de ces deux hommes, l’un riche et l’autre très pauvre, l’un ayant un grand troupeau et l’autre une seule agnelle ; et voilà qu’un hôte vient chez l’homme riche ; celui-ci pour bien le recevoir lui prépare un festin et cela en prenant l’agnelle du pauvre ; David entendant cela se mit en colère demandant la mort de l’homme riche jusqu’à ce que Nathan lui dise : « Cet homme, c’est toi ! ».
  • Puis le cœur de David étant ouvert, Dieu lui dit par le prophète Nathan :
  • - Je t’ai sacré roi d’Israël
  • - Je t’ai sauvé de la main de Saül
  • - Je t’ai donné la maison de ton maître (Saül)
  • - Je t’ai donné les épouses du roi
  • - Je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda
  • 5 dons qui manifestent que Dieu prend soin de David et il est invité à en faire mémoire.
  • Et Dieu ajoute : « Si ce n’est pas assez, dis-le moi et j’ajouterai tout ce que tu voudras » ; c’est-à-dire : Ne prends pas par toi-même, ne te sers pas toi-même comme tu as fait en prenant la femme d’Ourias !
  • C’est là le péché, qui est toujours un péché contre Dieu : penser que Dieu ne veut pas mon bonheur et donc se débrouiller par soi-même, définir ce qui est bien et mal par soi-même en appelant bien ce qui est mal et mal ce qui est bien, en se mettant à l’origine, à la place de Dieu. Ce texte de David nous disent les exégètes est certainement la base du récit de Gn 2 sur le péché originel.
  • Le péché est toujours à sa racine un péché contre Dieu.
  • C’est pourquoi Dieu poursuit en disant toujours dans la première lecture :
  • - Pourquoi donc as-tu méprisé le Seigneur … ?
  • - Tu m’as méprisé …
  • Et David dit alors : « J’ai péché contre le Seigneur ! »
  • Et à l’instant même où David dit cela Nathan lui répond : « Le Seigneur a pardonné ton péché ».
  • Le péché est un péché contre Dieu, péché d’orgueil, péché qui est un péché de non-confiance, de non-foi.
  • Et Dieu seul peut pardonner les péchés …
  • Ce passage du péché « moral », fait aux autres, que l’on est toujours tenté de justifier, en se disant que l’on n’est pas moins bien que les autres, au péché fait à Dieu est décisif. C’est le passage comme le dit Paul de la loi à la foi ; ou encore des « valeurs » dites chrétiennes à la rencontre personnelle avec le Christ : « Pour moi, vivre c’est le Christ ! Je vis mais ce n’est plus moi qui vis c’est le Christ qui vit en moi » s’écrie Saint Paul dans la 2° lecture.
  • Du péché contre les autres au péché contre Dieu,
  • De la loi à la foi,
  • Des valeurs à la rencontre personnelle avec le Christ,
  • C’est ce que vit cette femme dans sa rencontre avec le Christ nous rapporte l’Evangile.
  • Aussi revenons à l’Evangile : Si la femme pécheresse est pardonnée, c’est bien parce que cet homme, Jésus, est Dieu … Cela répond à notre première question : « Qui est cet homme ? »

-* Deuxième question qui se pose alors : « Comment cette femme a-t-elle pu reconnaître que Jésus est Dieu et venir lui demander le pardon de ses péchés … ? » au point que Jésus lui dira : « Va, ta foi t’a sauvée » ; alors qu’elle ne dit rien, qu’elle ne prononce aucune profession de foi …

  • Sans doute a-t-elle entendu parler de la Jésus, dont la réputation grandissait …
  • Elle vient alors vers lui ; à ses pieds, par derrière ; elle vient avec ses larmes et son parfum.
  • Alors que Simon ne verse ni larmes ni parfum, elle, elle mouille de ses larmes les pieds de Jésus, elle les essuie avec ses cheveux, elle les couvre de baisers, elle y verse du parfum.
  • Pas seulement des larmes, signe du repentir ; car alors elle serait enfoncée dans le désespoir, signe de l’orgueil qui ne fait pas confiance à Dieu qui pardonne.
  • Pas seulement le parfum pour dire l’amour et la louange, car elle serait dans la présomption, comme si son péché n’était rien, signe aussi de l’orgueil.
  • Des larmes et du parfum …
  • Les femmes au pied de la croix puis au matin de Pâques verseront aussi des larmes et apporteront du parfum …
  • Ce qui a ouvert le cœur de cette femme pécheresse à la foi, cette femme qui n’a même pas de nom alors que Simon lui en a un, ce sont ses larmes et son parfum, son repentir et son amour … Sa foi est là, naissante sans doute.
  • Sa foi grandit alors, certainement, en voyant comment Jésus se laisse faire, toucher par elle, embrasser ; ce qui est bouleversant et qu’il nous faut contempler. Jésus n’aurait pas dû se laisser faire, en plus ces baisers viennent d’une pécheresse … En accueillant cette femme, il fait tomber la barrière entre ce qui est pur et impur, il accueille ce qui est impur et cette femme mystérieusement saisit que Dieu seul peut agir ainsi …
  • C’est par l’amour donné et par l’amour reçu que la foi de cette femme se manifeste.
  • En cette année de la foi il est très beau de contempler cette scène où la foi de cette femme est « louée » par Jésus alors qu’elle ne dit rien ; elle verse simplement des larmes et du parfum, en osant braver le regard de Simon qui réprouve.
  • En cette année où nous fêtons le bicentenaire de la naissance du bienheureux Ozanam, né à Lyon en 1813, et dont l’école privé du quartier porte le nom, nous pouvons nous rappeler de cette expérience que fit Ozanam : affronté au début du 19° siècle au doute, au scientisme, à ce qu’il appelle des « Thomas » qui refusent de croire sans toucher, sans vérifier, il fait l’expérience qu’en touchant les plaies des pauvres il touche Dieu et cela réveille la foi. L’expérience de l’amour conduit à la foi.
  • Entre Simon qui ne se reconnaît pas pécheur, qui doute de Jésus et la femme pécheresse qui remplit la maison de parfum, nous sommes invités , comme nos deux nouvelles catéchumènes Herlinde et Sogonon, à nous approcher de Jésus avec nos larmes et notre parfum ; quelle belle manière de nous approcher ainsi du repas de l’Eucharistie, de la communion !
  • C’est ce que proclame Paul dans cette magnifique 2° lecture : lui pécheur et qui comme Simon (ou David) s’ignorait être pécheur s’écrie avec force : « Je vis mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ; ma vie aujourd’hui dans la condition humaine je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi », extraordinaire résumé des lectures de ce jour.
  • Frères et sœurs, pour conclure, rappelons-nous la question de Jésus au cœur de l’Evangile : « Lequel aime davantage ? »
  • Aimer davantage c’est le fruit de nos larmes , de notre repentir devant notre péché fait à Dieu, et c’est le fruit de notre louange, notre parfum, notre don à Dieu, sans réserve.
  • Amen.

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