- Dimanche soir, le journal de France 2[1] a consacré un reportage à ces « pères malgré eux », victimes ( !) d’un rapport sexuel fécond. Ils revendiquent le droit de vouloir être père ou de ne pas l’être et se plaignent de ces femmes qui « font un enfant dans le dos à leur amant d’un soir »…
- Comme un hasard, ce soir au cours du même journal de France 2 c’était au tour du rôle et du statut des beaux-parents…
- Ce n’est pas un hasard de voir surgir cette révolte des « pères malgré eux » et plus généralement ces revendications autour du thème de la famille recomposée.au même moment que la revendication du droit au mariage et à l’adoption par les couples gays et lesbiens. Vous ne voyez pas le rapport ? Regardons de plus près.
- La réforme du droit de la filiation a pour conséquence de reconnaître la « parenté sociale » au lieu et place de la parenté biologique ; l’enfant ne sera dorénavant plus que la réalisation d’un projet parental, le résultat d’une intention, d’une forme de contrat et non plus le fruit d’une relation sexuelle entre deux personnes qui s’aiment. Le socle naturel va disparaître. Le recours à la preuve biologique, seul moyen de résoudre les défauts de paternité ou les conflits de paternité sera exclu, discriminatoire, car contraire au principe d’égalité entre homosexuels et hétérosexuels. À terme, la Justice n’aura plus la possibilité de résoudre ces conflits négatifs et positifs de filiation de manière objective comme elle le fait aujourd’hui. La recherche de la vérité biologique, garde-fou de la lâcheté des hommes ne sera plus l’arbitre implacable de la lâcheté des hommes. Et les effets ne s’arrêteront pas aux seuls couples homosexuels comme on essaie de nous le faire croire ; par application du principe d’égalité et de non-discrimination qui sera invoqué dans un deuxième temps. Les familles hétérosexuelles et homosexuelles ne pourront pas être traitées de manière différente.[2] Aussi, dans les couples hétéro sexuels le nouveau père social-le deuxième ou le troisième conjoint- celui pour qui on veut mettre en place un nouveau statut juridique…- pourra revendiquer sa paternité contre le père d’origine au regard de son investissement éducatif en faveur de l’enfant ! Et inversement nos « pères malgré eux » pourront réclamer le droit de ne pas être père parce qu’ils ne l’ont pas voulu. « Je n’ai pas fait exprès » !….
- La révolution de la famille et de la filiation est en marche. Nous entrons dans un système juridique fondé sur l’intention, sur le consentement des parents au projet parental, parents dont le nombre pourra être aussi illimité que celui des partenaires s’investissant dans l’éducation de ce pauvre enfant. Nous entrons dans le monde de l’arbitraire et de l’irresponsabilité. Les arbitrages judiciaires seront subjectifs, et toujours plus difficiles ; ils seront le théâtre d’un affrontement des passions et des arrière-pensées dans lequel l’objectivité de la biologie sera renvoyée au placard de la ringardise et d’un passé révolu.
- Et les enfants dans tout cela ?
[1] http://www.tv-replay.fr/jt-de-20h-de-france-2/
[2] Voir la conférence de Mme Aude Mirkovic : http://www.youtube.com/watch?v=GuccvOVdZqU
