La conclusion est d’Anne-Marie Pelletier ; elle reprend bien des points abordés dans l’enseignement.
- « Dans les Evangiles le partage ne se passe pas entre les sexes mais entre des pauvres qui confient leur détresse ou leur indigence au Christ et ceux qui, se disant justes ou se croyant justifiés, sont indifférents ou hostiles au salut qu’il apporte.
- Des hommes tout aussi bien que des femmes sont ainsi montrés, qui entrent dans la suite du Christ. Les lépreux qui invoquent Jésus, l’aveugle Bartimé à Jéricho ou le centurion romain qui vient demander la guérison de son fils n’ont rien à envier à la foi des femmes que l’on mentionnait plus haut. Pourtant on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a, dans ces textes, comme une aisance supérieure des femmes à entendre ce que dit Jésus et à reconnaître le don qu’il apporte. Quelle explication donner à cela ?
- Il serait évidemment très équivoque d’argumenter que les femmes sont plus ouvertes au pardon ou à la guérison car elles seraient plus pécheresses que les hommes … Ce qui est vrai, en revanche, c’est que les femmes ont une conscience toute spéciale d’avoir besoin de Dieu, qu’elles reconnaissent présent dans les œuvres du Christ. C’est cette disposition qui doit nous retenir sachant que le grand obstacle à la conversion du cœur est l’orgueil spirituel.
- Les femmes se crispent moins facilement que les hommes sur une fidélité rituelle à la loi qui dispense de vérifier les intentions du cœur.
- Aussi les femmes de l’Evangile ont-elles une capacité d’accueil et de fidélité privilégiée. La fidélité jusqu’au plus obscur du chemin est un des traits caractéristiques de la féminité évangélique. Des femmes réputées faibles et frileuses sont les uniques accompagnatrices du condamné au Golgotha.
- De même probablement leur habitude de service leur permet-elle d’être moins vite effarouchées par le mystère d’un Messie venu pour servir et non pour être servi.
- Le pouvoir comporte des périls …
- Aussi la situation de non-maîtrise des femmes leur permet-elle de se vouer plus exclusivement à l’essentiel, c’est-à-dire à la vie, à l’amour, sans oublier la mort. Moins distraites que les hommes, moins leurrées aussi, elles sont plus accessibles à ce savoir fondamental : le pouvoir n’est puissant que s’il l’est de la puissance de l’amour.
- Oui, ces femmes qui savent être audacieuses, insistantes, encombrantes par leurs requêtes ou leurs gestes de pénitence désignent dans l’Evangile une humilité qui n’est pas valeur des faibles mais sagesse qui découvre la part de folie qui habite ce qui est fort ou puissant selon le monde. »